Infrastructures : une priorité pour le fluvial

L’activité fluviale (fret, tourisme, plaisance) dépend d’abord des infrastructures. L’offre de services et la législation influent sur la navigation, mais les infrastructures jouent un rôle particulier, essentiel.
Si le mauvais état handicape finalement peu le transport routier (marchandises/ passagers), c’est le contraire pour une voie navigable, de la simple réduction de compétitivité jusqu’à l’impossibilité totale de naviguer.


Les capacités de chargement d’un bateau dépendent étroitement de son enfoncement maximal et donc du mouillage (profondeur) de la voie d’eau. Lorsqu’un canal s’envase la profondeur disponible diminue même si la ligne d’eau ne change pas. Celui-ci s’est dégradé ces dernières décennies - notamment sur le réseau à petit gabarit - faute de dragages, ou encore par une gestion hydraulique pénalisante. À cela s’ajoutent les perturbations de la navigation dues à des ouvrages (barrages, bassins, écluses) déficients, aux effondrements de berges, et plus récemment, aux plantes aquatiques invasives


Le tirant d’eau du bateau, lié au chargement, impacte directement le prix du transport, et pénalise le fluvial face à la route et au fer. Une péniche Freycinet charge 200/250T sur le petit gabarit, 350T sur le grand gabarit. Par ailleurs le chargement d’un bateau dépend de la hauteur disponible sous les ponts : on peut charger 4 couches de conteneurs pour un tirant d’air de 9,10m, 3 couches pour 7m, 2 couches pour 5,25m.


Le classement des voies navigables dépend de la plus grande taille de bateau admissible. Un Freycinet emporte 250T, un convoi poussé de 185m, 5000T, 20 fois plus !
Il importe aussi que les ports fluviaux, judicieusement situés, disposent d’équipements de manutention performants.

Enfin, la voie d’eau est la seule infrastructure qui assure d’autres fonctions que le transport : production d’énergie, régulation des crues et soutiens d’étiages, gestion de la ressource en eau, sports et loisirs.